MEURTRE DE FATOU KINE GAYE
https://www.pressafrik.com/Reconstitution-du-meurtre-de-Kine-Gaye-a-Pikine-ce-mardi-Khassim-Ba-hue-par-les-populations_a248414.html
«Ma femme me mettait une pression terrible pour le baptême de notre premier enfant ce dimanche et il me fallait absolument trouver de l'argent. C'est en ce moment que j'ai tout planifié... », a confessé Kassim Ba, le superviseur de multiservice Mansour Sy où Fatou Kiné Gaye était la gérante dans les colonnes du journal Libération.
Avant de passer aux aveux, Khassim Bâ a tenté de nier les faits. Mais des éléments concordants, pointés par la police, l’ont contraint à passer à table. Le lieu du crime ne portait aucune trace d’infraction. Ce qui laisse supposer que Fatou Kiné Gaye, qui faisait son travail à partir d’un poste de travail inaccessible aux personnes étrangères, a eu affaire à une personne qu’elle connaît.
Cette thèse s’avèrera plausible après que les enquêteurs ont découvert que Khassim Bâ fait partie des dernières personnes à avoir vu la victime vivante.
Autre indice : lorsqu’il a été arrêté et conduit au commissariat, Khassim Bâ portait des blessures au niveau de sa paume gauche. Il expliquera s’être blessé à 22 heures après être tombé en transe en apprenant le décès de sa collègue. Un de ses amis le contredira en confiant aux policiers avoir remarqué les blessures du mis en cause à… 20 heures.
Le mis en cause, âgé de 28 ans, a été placé en position de garde à vue pour «assassinat et actes de barbarie.»
Le journal souligne également qu'à 4 reprises, Khassim Ba s'était rendu, couteau sous les habits, au niveau du multiservices, guettant le «bon moment» pour tuer Kiné Gaye et voler les 3,5 millions de Fcfa encaissés auprès du responsable-zone au nom de la défunte qui n'était au courant de rien.
L'arme du crime et ses habits avec des tâches de sang retrouvés dans son armoire ainsi que 1, 9 million de Fcfa; Khassime Ba dit avoir donné le reste à son épouse pour des repas des invités, l'achat de Getzner... ».
Kiné Gaye, qui a été poignardée à plusieurs reprises dans son box, est décédée suite à «de multiples plaies pénétrantes thoraco-abdominales et au niveau des membres supérieurs et inférieurs, associées à de nombreuses lésions viscérales et une hémorragie interne et externe massive ».
A signaler que la victime n'était pas enceinte et suivait un traitement, depuis son mariage en mars 2020, pour pouvoir avoir un enfant.
Pour financer son mariage royal, Khassim Ba avait déjà «inventé» une agression afin de voler 5 millions de Fcfa à son ancien employeur avant d'être licencié suite à un détournement de 2 millions de Fcfa.
Khassim Bâ a avoué avoir tué Kiné Gaye, la gérante du point de transfert d’argent Ets Mansour Sy, sis à Pikine Rue 10. Dans son édition de ce mercredi, le journal Libération permet de mieux connaître ce jeune homme de 28 ans.
M. Mbaye, la première victime
Avant de tuer Kiné Gaye pour maquiller le vol de 3,5 millions de francs CFA, Khassim Bâ avait d’abord ciblé, selon les enquêteurs, la gérante d’un autre point de transfert de Ets Mansour Sy. Il s’agit M. Mbaye, qui officie au niveau de Pikine Diakay Ndank Ndank. Cette dernière a été sauvée de justesse. Alors que Khassim Bâ était sur le point de l’attaquer, elle lui a confié être souffrante avant de lui remettre 2 millions de francs CFA et les clés du point de transferts, comme à chaque descente. C’était le jour du crime, vendredi dernier, à 12 heures. Khassim n’a jamais remis cet argent à son supérieur. M. Mbaye est toujours sous le choc pour avoir appris qu'elle a failli subir le même sort que sa collègue Kiné Gaye.
Fou de Pari foot
En faisant ses aveux face aux enquêteurs, Khassim Bâ a confié être un adepte du Pari Foot, un jeu de hasard consistant à parier sur les matches de football. Son penchant pour ce jeu s’est accru les jours précédents le crime qu’il a avoué. «Mon épouse avait accouché d’un bébé de sexe féminin que je devais baptiser le 22 mai 2022, justifie le suspect face aux policiers. Ayant besoin d’argent pour supporter les frais médicaux et le baptême, j’ai cru devoir parier au jeu Pari Foot avec l’argent des caisses (des points de transferts d’argent dont il assurait la supervision, Ndlr).»
Khassim Bâ puisait dans les fonds destinés à alimenter les points placés sous sa responsabilité, pour miser des montants variant entre 100 000 et 500 000 francs CFA. Il se retrouvera avec une perte cumulée de 1,5 million. Il révèle : «Compte tenu du fait que je devais impérativement trouver des fonds pour le baptême de ma fille à cause de la pression de mon épouse, j’ai eu l’idée de planifier une agression dans l’une des agences.»
On l’appelle «Messi»
Khassim Bâ est présenté comme un excellent footballeur. D’où son surnom : Messi. Il a fait ses premiers pas dans l’équipe de son quartier à Djeddah-Thiaroye-Kao, l’ASC Ceddo 80. «Ce garçon était un virtuose du ballon», confie un de ses voisins dans les colonnes de L’Observateur de ce mercredi. Fort de son succès qu’il doit à ses talents de footballeur, Khassim Bâ a commencé, au seuil de l’adolescence, à afficher un train de vie qui contrastait avec sa situation sociale modeste. Ceci explique sans doute cela.